Sermon – Actes de Apôtres 2: 1-21 Pentecôte (5 juin 2022)
« Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme si un vent violent se mettait à souffler, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. » Ce passage du livre des Actes des Apôtres qui est normalement lu toutes les années à la Pentecôte a pris une tournure différente pour moi cette année. Il y a deux semaines, un vent violent s’est abattu sur une bonne partie de l’Ontario et du Québec. Ici, à Ottawa, la tempête a duré environ 5 minutes. Cependant, il y a eu beaucoup de dégâts dans ce court laps de temps. Des arbres, des murs et des pylônes électriques se sont effondrés. À la maison, nous avons manqué d’électricité pendant environ 30 heures. La panne à certains autres endroits dans la région s’est étendue à plus de 8 jours. Au-delà des tous les inconvénients, cet événement nous a rappelé que malgré toute notre technologie et nos connaissances, nous sommes vulnérables devant la puissance des forces de la nature. Nous ne pouvons pas arrêter la force du vent.
Pour le deuxième anniversaire de notre communauté de foi, je vous ai demandé de me partager vos impressions au sujet de l’Église Sainte-Claire. Je voulais savoir comment vous avez découvert notre existence. Qu’est-ce que vous y trouvez de spécial ou d’unique? J’ai été très heureux de lire vos messages qui racontaient que vous avez découvert notre communauté de foi par hasard, par une infolettre ou à la suite d’une conversation avec un ami. Vous m’avez écrit que vous appréciez notre formule participative et interactive. Vous avez parlé de nos moments de partages qui vous font réfléchir, qui vous apprennent quelque chose de nouveau et qui vous aident pendant le reste de la semaine. Vous avez mentionné le climat sécuritaire que nous avons construit qui permet à toutes et tous d’être vraiment soi-même. Vous avez évoqué l’accueil inconditionnel de gens souvent exclus qui sont à la recherche d’endroits pour poser des questions parfois très difficiles. Vous avez souligné le respect de la pensée de chacun et chacune, et l’absence de l’obligation d’être toujours en accord, surtout avec moi.
Les deux dernières années ont été loin d’être parfaites. Il y a eu des essais, des erreurs et quelques des réussites. Il y a eu des moments de joie et de fous rires spectaculaires. Il y a eu aussi des périodes de découragements et de remises en question. Nous n’avons pas toujours procédé selon les règles de l’art. Nous avons bousculé beaucoup d’idées reçues au sujet de l’Église. Nous avons dû affirmer à plusieurs reprises que nous étions un vrai ministère même si nous n’avons pas de bâtiment et les gens n’habitent pas dans la même région. Nous avons dû réitérer à plusieurs reprises notre désir de continuer lorsque la pandémie sera définitivement dernière nous. Certaines personnes ont cheminé avec nous pendant un temps avant de continuer leur chemin ailleurs. D’autres sont toujours prêts à donner un coup de main lorsqu’on leur demande. Malgré toutes les embûches, grâce à tous les encouragements, nous avons persévéré. Nous sommes demeurés fidèles à notre mission. Pour paraphraser Paul, nous avons combattons le bon combat, nous avons continué la course, nous avons conservé la foi.
Quand je regarde notre parcours, je ne peux m’empêcher de penser aux premiers disciples de Jésus. Ces hommes et ces femmes étaient on ne peut plus ordinaires. Ils n’étaient pas des orateurs formés dans les grandes écoles. Elles ne possédaient pas des diplômes de gestion de patrimoine. Ces personnes ont seulement eu la chance de rencontrer un grand maître. Elles ont accompagné Jésus. Elles ont appris de lui. Elles ont vu comment il s’est fait critiquer par l’élite religieuse de son temps. Elles ont constaté l’impact qu’il a eu dans la vie des gens. Mais ces hommes et ces femmes n’étaient pas équipés pour structurer une institution qui continuerait le travail de Jésus. Cependant, un événement qui a duré quelques instants les a profondément transformés. Quelques minutes ont suffi pour complètement changer leur vie. Ils ont osé aller contre ce qui est confortable et facile. Elles se sont aventurées hors de leurs zones de confort. Ils ont repoussé les barrières. Elles ont abattu les murs qui les empêchaient de rejoindre les gens.
En ce jour de Pentecôte, nous nous souvenons comment l’Esprit saint peut avoir un effet déstabilisateur sur nos vies. Parfois, il souffle comme une tempête qui balaie tout sur son passage. D’autres fois, il est comme une bise qui nous pousse discrètement dans une direction inattendue. L’Esprit de Dieu ne se soucie pas quelles sont les bons endroits, les bons moments ou les bons précédés à suivre. Il n’a rien à faire de nos beaux plans de carrière ou plans d’action stratégiques. Nous nous rappelons qu’il ne sert à rien d’essayer de le contrôler parce qu’aucun obstacle ne peut l’arrêter. Nous pouvons simplement constater que nous ne sommes pas tout à fait pareils après son passage. Nous devons souvent réorganiser les choses autour de nous. Nous devons apprendre à faire confiance à l’inconnu. Nous devons trouver en nous une dose de lâché prise, une portion de courage et un soupçon de foi.
En ce dimanche de Pentecôte, en ce deuxième anniversaire de l’Église Sainte-Claire, nous voulons regarder le chemin que nous avons parcouru individuellement et collectivement. Nous sommes invités à continuer notre chemin là où le souffle de l’Esprit saint nous pousse. Nous sommes appelés à être l’Église Sainte-Claire, une communauté de foi encore imparfaite, mais déterminée à découvrir de nouvelle manière d’être l’Église de Dieu sur internet et partout où nous allons. Amen.
