Sermon – Exode 17: 1-7 – 27 septembre 2020
Exode 17: 1-7
En 1981, mon père a fait construire une nouvelle maison pour notre famille. Dans le village où nous habitions, il n’y avait pas de services d’eaux et égouts; il fallait creuser un puit artésien. Mon père était un comptable. C’était un homme cartésien qui appréciait ce qui était précis et tangible. Mais il était aussi curieux et avant le début des travaux, il est allé voir un certain monsieur Benoît, réputé pour être un sourcier. Ce jour-là, l’homme a demandé à mon père : « Est-ce que tu as apporté un plan de ton terrain? » Mon père a répondu : « Oui. » « Est-ce qu’il est à l’échelle? » « Oui. » « Bon, amène-moi ça. Je vais te faire ça tout de suite. » Un peu perplexe, mon père a étendu son plan sur la table. Monsieur Benoît a aiguisé son petit crayon. Il a sorti un pendule qui a promené au-dessus de la carte en se concentrant. Après quelques minutes, il fait un x en disant : « Creuse là et tu vas avoir assez d’eau pour inonder ton terrain. » Plusieurs semaines plus tard, une compagnie professionnelle avec cartes hydrologiques est venue creuser le puit. Une fois les travaux finis, mon père a mesuré le tout et a dû se rendre à l’évidence que le puit était exactement à l’endroit indiqué sur sa carte.
Ce soir nous continuons la grande histoire de Moïse. Nous le retrouvons avec les Israélites dans le désert, à Refidim, où il n’y a pas d’eau à boire. Et oubliant les exploits du passé, les Israélites commencent à critiquer Moïse. « Pourquoi nous as-tu fait quitter l’Égypte? Est-ce pour nous faire mourir de soif ici, avec nos enfants et nos troupeaux? » On t’a fait confiance Moïse. On a tout abandonné pour te suivre. En échange, ton Dieu était supposé de nous protéger et pourvoir à tous nos besoins. Comment peut-on lui faire confiance maintenant?
Comme les Israélites au temps de Moïse, plusieurs d’entre nous semble avoir deux systèmes de valeurs : un premier quand tout va bien et un autre lorsque nos vies deviennent plus difficiles. Quand tout nous sourit et que nos ventres sont pleins, il est facile de faire confiance aux personnes autour de nous, d’être généreux, et de proclamer l’amour universel. Mais lorsque nos besoins de base ne sont pas satisfaits, que nos vies sont mises en danger ou que notre emploi est en jeu, nous changeons très rapidement d’attitude. Nous devenons un peu plus égoïstes. Nous voulons protéger nos avoirs coûte que coûte. Nous blâmons les gouvernements, les dirigeants, les pauvres ou les minorités pour expliquer notre malheur. Nous blâmons n’importe qui… sauf nous-mêmes bien sûr.
Mais derrière ces déclarations se cachent souvent des questions que l’on n’ose pas prononcer à voix haute. Est-ce que Dieu nous a abandonnés? Faisons-nous une erreur d’accorder notre confiance au Seigneur? Remplis de doutes, nous voulons être réassuré. Nous demandons des signes concrets et tangibles de sa présence. Après tout l’argent, le temps et les efforts consacrés à nos communautés de foi, on devrait être en droit de s’attendre à quelque chose en retour une fois de temps en temps.
Heureusement pour nous, ce genre de marchandage ne fait pas partie de la nature de Dieu. Malgré toutes nos critiques et nos remontrances, Dieu ne nous abandonne jamais. Dans le désert, à Refidim, Dieu a continué de prendre soin de son peuple comme promis. Le Seigneur dit à un Moïse particulièrement découragé : « Passe devant ton peuple et choisis quelques-uns des anciens d’Israël pour t’accompagner. Tu t’avanceras en tenant à la main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil. Moi, je me tiendrai là, devant toi, sur un rocher du mont Horeb; tu frapperas ce rocher, il en sortira de l’eau et le peuple pourra boire. »
La bonne nouvelle pour nous toutes et tous est ce qui a été vrai dans le temps de Moïse et des Israélites l’est toujours aujourd’hui. Les promesses formulées dans les alliances du passé sont toujours valides. Dieu demeure présent à nos côtés, peu importe nos humeurs, notre niveau de confiance ou nos tentatives de négociations. Dans les temps de célébrations et les moments d’adversité, Dieu est là. Le Seigneur continue de nous accompagner même quand nous critiquons parce que nos désirs ne sont pas satisfaits immédiatement. Et lorsque nous sommes prêts à tout abandonner, Dieu trouve toujours moyen de nous surprendre en se manifestant dans notre monde. Notre plus grand défi parfois est d’ouvrir nos yeux et nos esprits pour le constater.
Dans le désert, les Israélites ont vécu un moment de doute et de détresse parce que leurs besoins essentiels n’ont pas été immédiatement satisfaits. Ils ont eu l’impression de se faire berner par les belles promesses de Moïse et de Dieu. Mais au lieu de se venger, de punir ou d’abandonner son peuple, le Seigneur a répondu avec compassion et amour. Comme les Israélites, nous ne comprenons pas toujours le pourquoi des choses. Nous ne pouvons pas toujours expliquer certains événements, même quand ils se déroulent devant nos propres yeux. Tout ce que nous avons est l’assurance que notre Dieu est fidèle et continue à pourvoir d’une façon ou d’une autre parce que telle est la nature de Dieu et absolument rien que l’on puisse dire ou faire ne changera cette réalité. Amen.